( On échange de nullité alors ? :3 )
Les sous-bois bruissaient, de ces bruits inquiétants que recèle la forêt. Des craquements sinistres, dont personne n’aurait su déterminer l’origine, des couinements de rongeurs, des hululements de chouettes en chasse et le bruit du vent qui secoue doucement les feuillages. Parmi tous ces bruits, Sharpe Buck était mal à l’aise. Il se coulait comme une ombre parmi les arbres aux troncs serrés, furtif. Ce monde est fou. Ce monde est affolant. La preuve étant, Buck sursauta. Il se retourna dans la nuit glaciale, son souffle soulevant ses côtes rapidement. Il attendait, ainsi caché dans l’ombre, il attendait quoi ? Il attendait que se manifeste la créature. Et soudain, il la vit. Ses yeux jaunes brillaient dans l’obscurité. Pas un couinement ne s’échappa de la gorge du grand mâle, rien, pas un souffle lorsqu’il détala. Le monstre était derrière lui, il en était persuadé, c’était certain. Il entendait sa respiration dans son dos, le bruit de ses pas précipités sur le sol feuillu. Il mourrait ici, comme un lâche, en pleine fuite. Il filait ventre à terre, la gueule béante, à la recherche d’oxygène dans chacune de ses foulées. Enfin, une lumière devant lui. Le fameux tunnel lumineux qui le conduirait en Enfer ? Non, il n’était pas encore mort, il n’avait rien senti. Le bruit de course derrière lui cessa lorsqu’il entra en trombe dans la clairière. Il s’arrêta, vidé de ses forces, l’œil farouche. Il se retourna. Il était seul, désespérément seul. Les rayons de la lune se voilèrent quand un nuage passa devant elle. Un frisson parcourut le corps du mâle cendré. Et lorsqu’un bruit de pas se fit entendre derrière lui, il sursauta et se retourna brutalement. Dans la lumière de la lune qui refaisait son apparition, une louve spectaculaire, grande et élancée, se tenait devant lui. Les pattes encore tremblantes, il s’assit pour cacher son émotion et ce fut d’une voix parfaitement calme qu’il prit la peine de la saluer.

SHARPE « Bonsoir Aisling. »